Bob Morane T069 S.S.S. by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: Marabout
Publié: 2012-03-19T23:40:59+00:00

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Jamais, en effet, le temps ne paraît plus long qu’en attente, lorsque chaque minute s’étire comme un siècle, et Bob Morane détestait cette impression de « suspense » qui, à la longue, peut devenir douloureuse. Heureusement, il possédait des nerfs d’acier et, en outre, dans la circonstance présente, il se sentait prêt à tous les sacrifices pour mener à bien l’action entreprise dont dépendait sans doute la liberté, et peut-être la vie, de Bill Ballantine et de Sophia Paramount.

Pourtant, l’homme du S. S. S. devait se révéler d’une ponctualité exemplaire car, une heure à peine s’était écoulée depuis le premier coup de téléphone qu’une clef tournait dans la serrure. Rapidement, Bob se renfonça, autant que faire se pouvait, dans l’espace entre le classeur et la muraille.

D’où il se trouvait, il pouvait uniquement apercevoir le haut de la porte, qui s’ouvrit, pour se refermer aussitôt. Ensuite, un homme passa dans le champ de vision du Français. Lui tournant le dos, il se dirigea immédiatement vers la table, c’est-à-dire vers le poste téléphonique.

Aussitôt, d’un doigt impatient, il se mit à manipuler le cadran et, par-dessus son épaule, Morane, qui avait un regard perçant, vit qu’il formait le numéro de Miss Paramount.

« Le gaillard va tirer une drôle de tête en se rendant compte qu’il a téléphone de bois, songea Bob avec un sourire, et une bien plus drôle de tête encore quand il s’apercevra que celui qu’il appelait se trouve bien plus près de lui qu’il ne l’avait espéré… »

Pendant que cette pensée traversait l’esprit de Morane, l’homme écoutait le bruit du timbre, à l’autre bout du fil. Combien de fois laissa-t-il la sonnerie retentir ? Trente fois, quarante peut-être... Finalement, d’un geste excédé, il reposa le combiné sur sa fourche, et Bob le vit jeter un coup d’œil à sa montre, puis il l’entendit maugréer :

— J’avais pourtant bien dit dans une heure…

C’est ce moment que Morane choisit pour quitter sa cachette et s’avancer vers l’inconnu, tout en disant à haute voix :

— Dans une heure ?… C’est bien cela… Ne suis-je pas la ponctualité personnifiée ?

Bob n’était plus qu’à deux pas de l’homme quand ce dernier se retourna ; celui-ci devait posséder des réflexes extrêmement rapides car, dès le début de l’intervention du Français, et sans que celui-ci s’en rende compte, il avait réussi à tirer un revolver de sa poche et à le braquer.

La réaction de Bob fut plus rapide encore. Avant que l’autre ait eu le temps de faire usage de son arme, la pointe du pied de Morane le toucha durement au poignet. L’homme poussa un cri de douleur et, ses doigts lui refusant tout service, il lâcha le revolver. Presque en même temps, la main de Bob, s’abaissant de haut en bas, à la façon d’un couperet, le frappait à la base du cou. Il poussa un nouveau cri de douleur et, les centres nerveux soudain paralysés, tomba à genoux. Quand il retrouva la force de se redresser, le Luger de Morane était pointé sur son estomac.

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